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Mon travail, l’atelier de poterie

Je travaille l’argile, cette pâte si sensible aux éléments comme aux émotions.
Je travaille avec la terre, l’eau, l’air et le feu
Peut-être est-ce pour ça que mes pensées ou mots peuvent sembler parfois « brut de forge »…Une présence métallique nécessaire à l’équilibre.

Je travaille le grés, brut,
juste un trait d’émail pour l’étanchéité,
pour la sensualité de nos lèvres.
Un médium incroyable qui résiste, qui fascine, qui étreint et dévoile.

Parce qu’il est doux, beau, rugueux, vibrant et silencieux
Parce qu’il est fragile et résistant
Parce qu’il nous accompagne partout et depuis toujours
Parce qu’il exprime et véhicule nos émotions

Une cuisson au gaz, en réduction, à 1300° révèle la terre, et offre ses nuances.

La terre, entre minéral et végétal

Oui c’est bien avec elle que je travaille que je joue que je m’émeus
Elle qui nous porte et nous supporte

Juste pour le plaisir…
Adélaïde

L’atelier

Le tournage de l’argile

Les mains sont sur la pièce que le tour entraine.
La terre que travaille Adèle est dense, rude, elle ne prend pas des airs supérieurs de jeune fille fragile. C’est une terre brute, qui ne se rend qu’en imprimant une force sincère.
La terre se resserre, s’étire, monte, s’évase. Fascination devant le ballet de la transformation de la matière.
Chaque potier travaille une terre à son image.
Ici, pas d’artifice. On plonge dans la masse ou on reste en dehors.
Adèle fait émerger de ce vivant un monde de nature transmutée, des objets qui deviendront de fidèles compagnons de cuisine aussi bien que déclencheurs de rêves éveillés sans cesse renouvelés.
Echos de végétal pétrifié, odes aux extases, savants entrelacs de terres mélangées, joyeuses grimaces du petit peuple… Chaque œuvre porte en elle la puissante vibration de la fusion des quatre éléments.

Sylvie Mabilon

L’art de charger un four de poterie s’apparente à de la broderie au petit point. Potière lumineuse qui crée l’assemblage parfait en laissant juste l’espace nécessaire entre les pièces pour laisser la place au feu de faire son œuvre ;

Le jour de cuisson est une journée toute en lignes concaves et convexes mélangées. Le temps passe en heures fixes auxquelles régler la température.

Sur la terrasse, un souffle permanent et des échappées de parfums sauvages.

On sent chaque cellule de la potière tendue vers la cuisson. Elle est en parfaite maîtrise de l’alchimie qui s’opère mais… Feu et Terre sont vivants, leur étreinte est apprivoisée mais jamais vraiment domestiquée. Un changement de pression atmosphérique, une inattention, une pièce singulière… Autant de paramètres qui demandent une présence tendue.

Sylvie Mabilon

Mon travail et mon atelier

Murets d’art